Evaluer la recherche

Au cours du processus d’un projet de recherche, plusieurs aspects peuvent en être évalués, par différents publics.

AVANT LE DEMARRAGE DU PROJET

 

L’intérêt et la faisabilité d’un projet de recherche vont être évalués par toutes les parties prenantes.

Les partenaires scientifiques (chercheurs, cliniciens…) apprécieront la thématique du projet au regard de la stratégie de leur équipe de recherche, mais également la correspondance entre leur savoir-faire et la méthodologie mise en œuvre dans le projet.

Les partenaires sociétaux (associations, citoyens…) des projets de recherche participatifs apprécieront la thématique du projet au regard de leur stratégie et de leurs besoins, mais également la correspondance entre leur savoir-faire et les procédures mise en œuvre dans le projet.

Les partenaires financiers (agences de financement, associations, mécènes privés…) apprécieront la faisabilité du projet en évaluant ses aspects techniques, budgétaires et humains, mais également ses retombées. Pour cela, ils peuvent faire appel à des experts scientifiques externes indépendants qui se prononceront sur la pertinence de la méthodologie envisagée, la qualité scientifique des partenaires impliqués, la crédibilité des résultats espérés et l’adéquation méthodologie/budget/calendrier/moyens humains.

PENDANT LE PROJET

 

Les partenaires scientifiques et sociétaux d’un projet, réunis par exemple en comité de pilotage, peuvent être amenés à examiner de façon critique le déroulé du protocole afin d’en ajuster certains aspects voire d’en modifier la méthodologie. Le principe de la recherche étant de tester une hypothèse, c’est à dire un élément inconnu, il n’est pas rare que le projet soit émaillé d’ajustements méthodologiques, humains voire financiers pour faire face aux difficultés rencontrées.

Cette évaluation en cours du projet pourra également être réalisée par les partenaires financiers afin de s’assurer que le protocole qui avait été homologué est respecté, ou bien que les modifications apportées ne remettent pas en question l’adéquation méthodologie/budget/calendrier/moyens humains.

APRES LE PROJET

Une fois le projet réalisé, son déroulement et ses retombées vont être évalués, voire être pris en compte dans l’évaluation des chercheurs et de leurs laboratoires. Les résultats de recherche sont évalués par :

  • Le chercheur : dans le cas de recherche-action ou appliquée, le chercheur peut être amené à évaluer l’impact de ses résultats et des solutions proposées. Par exemple, à l’issue du développement d’un médicament, la phase IV permet d’évaluer les risques, bénéfices, et conditions d’utilisation optimales de la thérapeutique.
  • Les pairs : ces experts scientifiques externes rendent compte de la robustesse méthodologique et, pour les résultats obtenus, de leur justesse, leur solidité scientifique et leur adéquation avec les connaissances actuelles. Ainsi, les revues scientifiques à comité de lecture soumettent les articles qui leur sont envoyés à un comité de relecture. Les doctorants, outre leurs publications dans des revues à comité de lecture, soumettent leur manuscrit de thèse à un jury de pairs.
  • Les partenaires financiers : leur évaluation a pour objectif principal de s’assurer de la bonne utilisation des fonds qu’ils ont investi et d’apprécier l’impact de leur investissement.
  • Les organismes de tutelle : les tutelles des laboratoires de recherche publique ont mis en place des instances d’évaluation de leurs chercheurs et laboratoires. On notera ainsi les instances d’évaluation de l’Inserm, du CNRS, ainsi que le Conseil national des Universités (CNU) et le Haut Conseil de l’Évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (HCERES). Leurs évaluations impactent directement l’affiliation, le recrutement, la promotion et l’attribution de financements au sein des laboratoires de recherche académiques. Dans leur évaluation, ces instances tiennent compte, entre autres, des produits de la recherche, à savoir les publications, prix et valorisations des résultats de la recherche.
  • D’autres organismes publics : c’est le cas par exemple des centres de référence maladies rares (CRMR) et filières de santé maladies rares (FSMR), évalués par la DGOS (Direction Générale de l’Offre de Soin) dont la décision de re-labellisation s’appuie, entre autres, sur les résultats de recherche publiés.

LA QUESTION DU CONFLIT D’INTÉRÊT

 

Toute évaluation crédible nécessitant d’être impartiale, la question du conflit d’intérêt et de l’objectivité est centrale.

Les partenaires scientifiques et sociétaux devront utiliser des méthodes objectives leur évitant des biais d’appréciation sur leur propre travail.

Les pairs, partenaires financiers et organismes de tutelle feront appel à des experts scientifiques indépendants. Il sera nécessaire de faire appel à plusieurs individus, experts du sujet, mais sans lien direct avec le porteur du projet. Il n’est pas rare que les formulaires de demande de financement permettent au porteur de déclarer une liste d’experts à écarter car concurrents directs. Ainsi, chaque expert externe devra compléter une déclaration de non-conflit d’intérêt, un engagement à évaluer le projet en toute impartialité. Cette déclaration est souvent additionnée d’une obligation de confidentialité quant au projet expertisé, un engagement à ne pas divulguer le projet de recherche présenté et à ne pas s’en inspirer, même partiellement, dans la réalisation de ses propres travaux.

Une association de patients peut être amenée à établir un partenariat de recherche et/ou financier avec une équipe de recherche, et donc à évaluer cette recherche et ses résultats.

L’évaluation scientifique d’un projet nécessitant une expertise scientifique, l’association s’appuiera sur son conseil scientifique, qui lui-même aura sollicité des experts scientifiques externes indépendants et utilisera une grille d’évaluation objective, précise et commune à tous les projets expertisés. Il est à noter que dans un monde scientifique aussi restreint que celui des maladies rares, éviter le conflit d’intérêt nécessite très souvent, pour des projets portés par des équipes françaises, de faire appel à des experts externes internationaux, et donc d’évaluer des projets écrits en anglais.

En l’absence de conseil scientifique et/ou d’experts externes, l’association peut faire appel aux services de la Fondation Maladies Rares pour mettre en place et coordonner le processus adéquat.

L’évaluation de l’avancement du projet, en tant que partenaire financier, nécessite, elle aussi, une grille de critères objectifs, basés sur les éléments du projet ; éléments qu’il est donc nécessaire d’avoir sollicité au moment du dépôt du projet.

L’évaluation de la recherche, selon le volet abordé (financier, scientifique, humain…) nécessite donc de s’entourer des bons acteurs et de mettre en place les processus adéquats ; la Fondation Maladies Rares peut vous aider dans ces démarches.

 

Les outils pour les adhérents de l’Alliance maladies rares :
– RDV Web « Animer un conseil scientifique » – Vidéo du 02/07/2019

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